De start-up à scale-up en moins de 10 ans
Fondée en 2008 à Zaventem, l’entreprise de télécommunications Destiny double son nombre de clients professionnels (soit environ 4 500 entreprises) et enregistre un chiffre d’affaires annuel de 28 millions d’euros grâce à l’acquisition d’IT101 et de Meritel. Cette start-up spécialisée dans les télécommunications est devenue en un temps record le leader national des solutions de communication sur le Cloud pour les entreprises innovantes. Et elle ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’elle tente également de percer de l’autre côté de la frontière. Cette croissance fulgurante propulse ainsi Destiny parmi les Fast 50 de Deloitte, et lui a valu le premier prix de la catégorie « Most Sustainable Growth ».
Destiny : le nom qui est sur toutes les lèvres. Dans l’interview qu’ils ont accordée en 2010 à notre magazine « Ondernemers », les frères Daan (37 ans) et Samuel De Wever (31 ans) étaient déjà formels : « Notre objectif est de continuer à nous développer, mais de manière réfléchie. En travaillant sans relâche et en gardant les pieds sur Terre. Et en étendant notre réseau. » Des déclarations qui sont devenues réalité sept ans plus tard. Alors qu’elle atteignait 15 000 € de recettes par mois, cette start-up lancée dans leur chambre à Zaventem a connu une croissance inégalée. Aujourd’hui scale-up, elle compte 100 collaborateurs. L’année dernière, le fonds d’investissement néerlandais Mentha Capital a rejoint les actionnaires de Destiny. L’entreprise a ainsi engrangé 10 millions d’euros supplémentaires pour ses acquisitions. À noter que les deux frères ont gardé le contrôle, puisqu’ils ont conservé un droit de veto et détiennent plus de 30 % des actions de Destiny. La croissance et la création de plus-value sont désormais leur credo.
Un pont intelligent
Daan De Wever, directeur général et fondateur van Destiny, déclare : « Nous voulons augmenter notre chiffre d’affaires et nos parts de marché, mais aussi apporter une valeur ajoutée. Nous avons récemment fait l’acquisition d’IT101 et de Meritel, chacun pour des raisons différentes. La communication numérique (le VoIP, les e-mails, Internet, les applications dans le Cloud) via différents appareils (ordinateur portable, smartphone, tablette) nécessite plus que jamais une bonne sécurité des données. L’acquisition d’IT101 est donc une évolution logique : l’entreprise a des années d’expérience dans la sécurité du Cloud. Entre-temps, plus de 160 000 utilisateurs répartis dans dix pays font déjà confiance à leurs solutions de sécurité du Cloud. De plus, l’entreprise s’accorde parfaitement avec Destiny en termes de portefeuille de clients, de vision stratégique et d’internationalisation. IT101 souhaite également mettre la technologie à la disposition des clients et des partenaires de manière simple et à des coûts prévisibles. Tout le monde nous voit encore comme un simple intégrateur de télécommunications. Mais ces dernières années, nous avons comblé le fossé entre les télécommunications et l’informatique de manière intelligente. Nous regroupons tous les services dans le Cloud : téléphonie fixe et mobile, téléphonie par Internet, e-mail, vidéoconférence, mais aussi des applications telles que Slack. Nous avons obtenu ce volet informatique avec l’acquisition d’IT101, car leurs connaissances viennent renforcer notre expertise. »
L’acquisition de Meritel est d’une tout autre nature. De Wever explique : « Actif sur le marché belge depuis des années, Meritel est un fournisseur de télécommunications B2B qui possède un important portefeuille de clients dans le segment des petites et moyennes entreprises. Les PME peuvent ainsi passer des télécommunications traditionnelles à la plateforme sur le Cloud de Destiny. Le réseau de Destiny garantit désormais un service rapide et approfondi à plus de 4 500 clients professionnels. Nous leur proposons de nouveaux outils et solutions afin qu’ils soient encore mieux préparés aux défis numériques de demain.
Le tout est maintenant d’apporter un peu de formel à l’informel. »
Continuer à se réinventer
Destiny a bien conscience que ces défis sont énormes. « Je dois moi-même continuer à me réinventer », poursuit Daan De Wever. « Destiny est une entreprise très agile. C’est une nécessité absolue dans un marché en pleine croissance tel que celui de la communication dans le Cloud. C’est pourquoi Destiny a une structure organisationnelle horizontale avec quelques chefs d’équipe. Fraîcheur, dynamisme, jeunesse et esprit d’entreprise sont nos atouts. Nos employés incarnent ces valeurs. Pour l’instant, nous avons beaucoup de postes vacants, mais nous allons les pourvoir. Nous recherchons des personnes avec la bonne mentalité et la capacité de gérer des équipes autogérées. Beaucoup de belles initiatives en découlent et c’est ce qui nous rend attractifs. Travailler dans une scale-up est très enrichissant. Ici, les contacts sont principalement informels. Le tout est toutefois d’apporter un peu de formel à l’informel, sans brusquer les choses ni en faire trop. Mon seul regret est que le gouvernement n’ait pas encore assez pris conscience de la valeur ajoutée des scale-ups. La Flandre fait beaucoup d’efforts en faveur des start-ups, mais pas assez pour les scale-ups, alors que nous apportons une réelle valeur ajoutée. Destiny enregistre une croissance d’environ 20 % par an. D’ici 2020, Destiny veut réaliser 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Je ne m’occupe pas seulement des opérations quotidiennes de Destiny, mais aussi de l’avenir et de ce que sera notre entreprise dans cinq ans. L’international nous attend, mais nous allons procéder de manière réfléchie. Et nous commencerons dès 2018. »
Un modèle simple
La plateforme d’interaction dans le Cloud de Destiny a pour avantage de fonctionner aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Allemagne comme en France, à condition de trouver les bons partenaires locaux. Parce qu’au final, il s’agit de la même technologie. « En Belgique, nous sommes le leader du marché avec Proximus », poursuit De Wever. « Chez nous, il y a environ 100 000 utilisateurs du Cloud, mais peu de fournisseurs de services Cloud comme ceux proposés par Destiny. Les choses sont tout à fait différentes aux Pays-Bas. Là-bas, environ 80 fournisseurs sont déjà dans le Cloud. Mais il y a aussi 1,5 million d’utilisateurs, ce qui est beaucoup plus que dans notre pays. Nous y voyons donc un grand potentiel, d’abord par le biais d’une acquisition, puis de notre plateforme basée dans le Cloud. Nous proposons un modèle simple mais très prometteur. Nos vendeurs s’efforcent de comprendre les activités de nos clients et d’expliquer nos offres de manière accessible. Notre culture de l’entrepreneuriat (la réactivité et la flexibilité) séduit clairement. »
Ça doit « matcher »
Destiny s’adresse principalement aux PME, mais elle compte également quelques grands noms dans sa clientèle, dont Katoen Natie, Standaard Boekhandel, Würth, Fujitsu, Veritas, Lampiris, Cefora, McDonald’s, Ecover, ZEB, Antargaz, Gabriels, etc... Mais avez-vous déjà refusé des clients ? Daan De Wever : « Oui, c’est déjà arrivé. Je pense que ça doit “matcher”. Si les clients ne viennent que pour le prix et ne veulent pas créer une valeur ajoutée, nous passons notre tour. Pour nous, un client est aussi un partenaire. Nous pensons avec le client, nous l’écoutons et nous construisons la solution adéquate. Nous guidons le client vers l’avenir. »
« Penser ou oser penser grand : telle est ma devise. »
Et comment Daan De Wever envisage-t-il l’avenir ? De Wever explique : « Vous connaissez désormais l’histoire de la croissance de Destiny. Le travail ne finit jamais pour moi non plus. L’entrepreneuriat est inscrit au cœur de cette démarche. Penser ou oser penser grand : telle est ma devise. Il est néanmoins important de trouver un équilibre entre le travail et la vie privée, car je ne peux pas travailler 18 heures par jour comme je le faisais au début. Parfois, il faut un peu "décompresser". Pour moi, cela passe par exemple par l’Africa Uganda Challenge Edition 2018, auquel je vais participer. Pas moins de 77 participants (l’édition est désormais complète, NDLR.) vont enfourcher leur VTT pour parcourir 600 km et 6 000 altimètres à travers la Perle de l’Afrique en 6 jours, du 3 au 10 février 2018, au profit d’Amref Flying Doctors et d’une meilleure santé en Afrique. » Un tel tour de force est synonyme de « décompression » pour vous ? « C’est ma façon de me détendre : trouver l’effort et la satisfaction dans la nature », assure De Wever, qui sera à nouveau dans le « parfait équilibre » après le 10 février 2018....